Sommet de l'OTAN 2022 : L'Alliance atlantique met à jour son "concept stratégique"
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Les chefs d'État des pays membres de l'OTAN se sont réunis du 28 au 30 juin à Madrid pour le sommet du "tournant" selon son secrétaire général, Jens Stoltenberg. En effet, depuis l'entrée en vigueur en 2010 du précédent concept stratégique, la situation géopolitique dans le monde a fortement évolué, "notre environnement de sécurité est en effet davantage marqué par la conflictualité et l’imprévisibilité" précise Jens Stoltenberg.
Qu'est-ce que le concept stratégique ?
Actualisé tous les 10 ans, ce document d'une grande importance expose la vision commune des membres au sujet de l'environnement de sécurité et des valeurs de l'organisation. Il définit ainsi sa "raison d'être" et a pour but de guider la stratégie et l'orientation politique et militaire des alliés. Le monde étant devenu plus dangereux et plus compétitif, cette version 2022, dont voici les principaux points, doit permettre de s'y adapter.
La sécurité euro-atlantique est mise à mal
En envahissant l'Ukraine, la Russie a foulé aux pieds la paix en Europe et "constitue la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés et pour la paix et la stabilité dans la zone euro-atlantique" déclare l'OTAN. Par ailleurs, l'organisation prône des échanges constructifs et une plus grande transparence mutuelle avec la Chine, tout en réaffirmant l'incompatibilité entre ses ambitions et sa politique coercitive et les intérêts de l'OTAN. Pour autant, cela ne doit pas détourner les pays membres de nombreuses autres menaces que le document mentionne également : terrorisme, changement climatique, maîtrise des armements, etc.
La défense collective des Alliés reste l'objectif principal
Les membres réaffirment l'importance de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord en rappelant qu'il peut être invoqué "en réponse à une attaque armée" ou toute opération dont le seuil correspond à une attaque armée.
Trois tâches fondamentales pour l'OTAN
La "dissuasion et la défense, la prévention et la gestion des crises ainsi que la sécurité coopérative" constitue les trois principaux chantiers. Ces grands projets se concrétisent par des changements d'ampleurs dans la politique des États : la quête d'autonomie énergétique, le renforcement de l'industrie de défense ou bien la relocalisation de plusieurs secteurs clefs.
Œuvrer pour plus de résilience
L'OTAN souhaite lutter plus efficacement contre ses "vulnérabilités et dépendances stratégiques, notamment au niveau des infrastructures critiques, des chaînes d’approvisionnement et des systèmes de santé". Cela passe d'abord par un recensement minutieux de ces vulnérabilités et par des investissements accru dans la préparation des acteurs stratégiques aux éventuels chocs et crises géopolitiques.
Anticiper, prévenir et déjouer les crises
Les alliés souhaitent renforcer leurs efforts dans la prévention des crises, "y compris en apportant un soutient à ses partenaires" précisent-ils. Ils ne comptent pour autant pas que sur l'anticipation et devront être capable de "lancer et soutenir dans la durée des opérations militaires et civiles de gestion de crise, de stabilisation ou de lutte contre le terrorisme".
