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LA 38 : LES SPÉCIALISTES NRBC DE LA BSPP

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Depuis 2010, la 38e compagnie est la spécialiste NRBC de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Des menaces quotidiennes aux risques exceptionnels, son champ d’action est large. En sous-effectif et souffrant d’un manque de notoriété, elle met tout en oeuvre pour changer son image et attirer de nouvelles recrues.

 

Menaces quotidiennes et risques exceptionnels

La 38e compagnie mène environ 300 interventions NRBC et 7 000 interventions SUAP (secours d’urgence aux personnes) par an. Elle se répartit sur trois centres de secours : Pouchet (XVIIe), Livry-Gargan (93) et Rungis (94). En Ile-de-France, entre 30 et 40 sites sont répertoriés NRBC. La majorité des interventions de la 38 concerne un risque courant de faible envergure (absorption fioul, odeur, etc.). De temps en temps, la 38 intervient pour du transport de matière dangereuse. Et à de rares occasions, ses interventions concernent la menace terroriste et les risques technologiques. En 2020, 88,5% de ses interventions étaient liées à un risque chimique (risque courant non impactant comme une odeur que l’on n’arrive pas à identifier), 6% à un risque biologique, 5% concernaient la lutte anti-pollution et seulement 0,5% étaient liées à un risque radiologique (principalement sur des emprises aéroportuaires).

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Des entraînements réguliers

En plus des préparations opérationnelles quotidiennes, les 142 sapeurs-pompiers de la 38 pratiquent un exercice de dépollution par mois, au minimum deux manoeuvres complètes par mois en appui des compagnies d’incendie et de secours (CIS) et sur des sites extérieurs dans la mesure du possible, et un exercice avec des produits réels une fois par mois. Fondée en 2010, la 38e compagnie fait partie du Groupement des Appuis et de Secours (GAS) qui concentre la majorité des appuis spécialisés de la Brigade (groupe d’intervention en milieu périlleux, spécialité cynotechnique, nageurs...).

Avant, la Brigade comptait simplement des spécialistes NRBC dans ses rangs, regroupés en cas d’intervention, mais n’avait pas de compagnie dédiée à cette spécialité. La mission de la compagnie NRBC est d’assurer l’appui des premiers intervenants dans ce domaine particulier et sensible. Elle peut faire des prélèvements mais n’est pas habilitée à faire un travail d’analyse, qui est confié au Laboratoire central de la Préfecture de Paris (LCPP) avec qui la 38 travaille en étroite collaboration. Elle est ainsi le “bras armé” du préfet de police sur la partie risques technologiques.

 

 

L’accent sur le recrutement

En 2020, la 38 comptait 110 personnels seulement pour un effectif théorique de 165. “Nos autorités sont bien conscientes que la 38 n’attire pas. Donc beaucoup d’efforts ont été entrepris pour pallier cela”, loue le capitaine Loïc, son commandant d'unité. Pour recruter, la 38 ne lésine pas sur les avantages attractifs : primes pour les plus anciens, primes de réengagement pour les jeunes, stages à valeur ajoutée qui peuvent servir dans le civil, aspect pédagogique de l’unité (la 38 assure trois à quatre formations par semaine), rythme plus souple, possibilité de choisir sa compagnie d’affectation, priorité pour revenir en groupement d’incendie et de secours (GIS) ou pour aller découvrir d’autres spécialités comme les unités élémentaires spécialisées de Biscarrosse et de Kourou. “La 38 est un tremplin”, souligne le capitaine.

Mais l’objectif est également de garder les sapeurs-pompiers plusieurs années afin qu’ils gagnent en expérience dans la spécialité NRBC. “Les volontaires qui entrent à la 38 doivent s’engager deux ans et les personnels désignés doivent s’engager trois ans”, précise Loïc. La 38 s’est également récemment lancée dans une expérimentation en ouvrant ses portes aux jeunes recrues. Jusqu’à présent, il n’était pas possible d’entrer directement dans cette cellule au début de sa carrière. Il fallait gagner plusieurs années d’expérience en GIS et passer une formation en interne. Mais désormais, sur chaque contingent, entre une et quatre personnes pourront rejoindre la 38 après leurs quatre mois de formation initiale au fort de Villeneuve- Saint-Georges. Il leur suffira de passer huit mois dans une unité d’incendie tout en passant leurs stages de formation “rad et chim” de niveau 1 au Centre de formation aux risques technologiques (CFRT). À l’issue, ils seront directement intégrés à la compagnie.

 

Vous pouvez retrouver l'intégralité de cet article dans le numéro 6 de Défense Zone

 

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